Nepal

Népal:  01 Octobre – 27 Octobre 2012

 

  • 01 octobre: Le trajet vers Kathmandu

 

Nous quittons Vincent, Seb, Emilie et leurs amis du  Lise café où nous avons excellemment déjeuné. Nous hélons un taxi en prenant garde qu'il fasse partie du BlueBird group ( seuls taxis réellement honnêtes à Bali). Il met son compteur et c'est parti pour une petite demi heure avant d'atteindre l'aéroport. Arrivés à l'aéroport, nous dépensons nos derniers rupiah. Au moment d'enregistrer nous constatons avec effroi que l'avion est re-planifié avec une heure de retard (18h40), ça ne s'annonce pas très bien pour notre correspondance à Singapour. Nous tuons donc 3h à l'aéroport de Denpasar qui n'a rien d'extraordinaire. Arrivés dans l'avion, nous expliquons à l'hôtesse que nous avons un avion à 23h. Notre arrivée à Singapour est prévue à 21h30 mais l'aéroport de Singapour est immense, nous devons passer l'immigration et récupérer nos bagages. Autant dire que la possibilité de rater l'avion suivant existe. L'hôtesse prend les coordonnées de notre prochain vol et nos numéros de bagages. Nous verrons bien. Arrivés à Singapour, le sprint commence, nous courons à travers l'aéroport, nous nous trompons avant de trouver l'immigration. Nous demandons à une femme en tête de file de nous laisser passer. Elle accepte. Nous expliquons à la douane que nous avons un vol. Du coup, il tamponne à la vitesse de la lumière nos passeports. Arrivés aux bagages,  une attente interminable commence, Yoann récupère son sac et le mien met au moins un quart d'heure de plus à arriver. Il est 22h, nous sommes au terminal T2 et l'avion est au terminal T3. Comme si nous n'étions pas déjà assez en retard, Yoann se fait contrôler son sac. Nous prenons le train vers le T3 et arrivons vers 22h15. Il n'y a plus de passagers à l'enregistrement mais nous avons l'agréable surprise de voir encore des hôtesses. Ouf Sauvés,  nous enregistrons et filons prendre notre vol qui est à l'heure. Nous arrivons à Delhi vers 2h du matin (heure locale). Il y a 2h30 de décalage horaire avec Bali. Nos bagages sont enregistrés jusque Kathmandu donc pas besoin de les récupérer. En revanche, nous devons passer la sécurité et là, c'est un peu pénible, ils ouvrent quasiment tous les sacs et jettent par exemple les briquets à la poubelle (jamais vu ça dans aucun autre aéroport). Nous rejoignons notre porte d'embarquement, nous avons 4h à attendre. Nous avons la joie de trouver des espèces de sièges couchés nous permettant de nous allonger. Nous dormons 2 petites heures avant notre vol pour Kathmandu. 6H30, l'avion est à l'heure. Le ciel est dégagé, nous avons la chance de voir l'Himalaya se découvrir devant nous. L'arrivée à Kathmandu se fait sous la pollution.

 

  • 02– 03 octobre: Kathmandu

 

02 octobre

Nous arrivons à l'aéroport vers 8h. En sortant, nous sommes heureux de voir une pancarte avec inscrit dessus « Les doodies ». Pourquoi cette pancarte ?:-)... Une petite explication de notre plan népalais s'impose. Initialement en venant au Népal, nous voulions faire le tour des Anapurnas en autonome. Ayant un peu plus de temps que prévu du fait que Carolina et Alain ne nous rejoignent pas, nous avons suivi les conseils d'Alex et Aude qui lors de leur passage au Népal l'année dernière avaient fait le Tour du Manaslu et la vallée de la Tsum sur 3 semaines avec une agence proposant une sorte de tourisme responsable. Le contact avec Christophe gérant de l'agence « Azimut Nepal » est bien passé, l'idée d'un trek de 3 semaines sans  avoir à gérer toute l'organisation nous a bien séduite. Du coup, Christophe nous a fait venir un chauffeur à l'aéroport, il nous a déposé à la « Yellow House », guesthouse un peu excentré du quartier touristique de Thamel. Quel dépaysement cette ville de Kathmandu, ça grouille de partout, c'est assez difficile à retranscrire mais c'est agréable de se retrouver dans ce genre d'endroit. Nous devons attendre que les chambres se libèrent. Du coup, Christophe passe. Nous discutons un long moment avec lui pour peaufiner l'organisation. Ils nous demandent d'accomplir quelques taches dans la journée... Nous rencontrons Philippe, tout jeune retraité qui sera notre camarade de trek. Il a l'air super sympa. Une fois nos affaires posées dans la chambre, nous partons à la conquête de Thamel, plan de Christophe à la main. Et bah c'est pas gagné gagné...  Nous mettons pas mal de temps à nous retrouver dans ce quartier. Les hommes nous sautent dessus pour nous proposer des treks. Il y a des voitures et des hommes dans tous les sens, ça klaxonne sans arrêt. C'est un peu dur pour nos organismes à jeun et n'ayant quasiment pas dormi. Nous nous réfugions au Mustang Thakali Chulo pour déguster un petit Dal Bhat, plat typique népalais. Ce plat se compose de riz blanc, de dal : soupe de lentilles à disposer sur le riz, d'alou : pommes de terre revenue avec des choux, du chili, des pickles et de la viande si il y a en a. Tout est servi à volonté à l'exception de la viande. Yoann adore ce concept.:-) Une fois repus, nous partons faire des photos pour nos permis de trek, faisons quelques courses pour le trek. Nous rentrons à l'hôtel et nous nous posons, je ne me relèverai pas. Yoann ne tarde pas à me rejoindre après avoir un peu papillonné à l'extérieur avec les voisins...:-)

 

03 octobre :  

Nous restons posés à l'hôtel. Je fais la connaissance de Mathieu que Yoann avait rencontré la veille. Vers 14h, nous partons avec Philippe et Mathieu pour Pashupatinah, lieu hindouiste de crémation. L'endroit est assez mystique et c'est difficile de s'y sentir à l'aise. Nous nous évadons au Mrigasthali, petit parc à côté  de Pashupatinah où se promènent toutes sortes de cervidés et des singes. Nous restons un moment posés avec Mathieu à admirer les singes jouer avec l'eau. Pour repartir, nous repassons par Pashupatinah où les corps continuent de se consumer...

Nous partons et négocions un taxi. L'homme a des yeux extraordinaires... Nous essayons de baragouiner quelques mots en népalais, ce qui a le don de le faire beaucoup rire. Nous passons un super moment en sa compagnie. Il nous dépose à Thamel, nous refaisons quelques achats. Nous retournons à l'hôtel où nous retrouvons Christophe pour régler les derniers détails et rencontrer notre guide Karpu. Nous prenons un apéro avec Philippe et goutons les momos, sorte de ravioli népalais. Puis nous dinons à l'hôtel avec Mathieu.

 

 

  • 04 -25 octobre : Trek, Tour du Manaslu et la vallée de la Tsum

 

04 octobre : Le trajet épique

Après une courte nuit, rendez vous à 7h devant l'hôtel avec Karpu et les deux porteurs Sandou et Karma. Nous montons tous dans une jeep. A peine partis,  le chauffeur part mettre de l'essence et passe chez le garagiste pour changer le klaxon (indispensable pour la conduite au Népal. Le trajet est impressionnant autant d'un point de vue paysages que de la conduite népalaise. Il y a d'énormes camions «  Tata » et tout le monde double dans tous les sens, tout ça bien souvent aux bords de ravins. Nous roulons des heures et nous arrêtons à Dhading Besi pour déjeuner un Dal Bhat, une fois le repas achevé, nous nous engageons sur une piste de montagne où une voiture passe à peine alors deux...  Nous nous demandons comment les bus peuvent passer par là (nous avions le choix de venir en bus). Et bien, nous n'en croyons pas nos yeux mais il y en a puisque nous nous sommes retrouvés face à face avec un bus. Cela crée quelques situations cocasses dont les chauffeurs se sortent toujours.  Nous avons le droit ensuite à un bus enlisé, à un tracteur. Le trajet est vraiment sport, ça secoue un max. Les paysages sont top, de belles montagnes avec de ci delà des rizières en terrasses. Nous arrivons vers 14h à Arughat Bazar. Nous nous chaussons et marchons 20 minutes pour traverser le village et la rivière. De là, nous prenons une nouvelle jeep et montons à l'arrière avec quelques népalais et beaucoup de bagages. Attention, ça secoue. La route est dans un état désastreux. Nous sommes obligés de nous accrocher. Nous sommes en bordure d'un ravin qui donne sur un torrent,  ça n'est vraiment pas rassurant. A un moment donné, nous nous arrêtons.  Devant nous, un bus a crevé. Nous attendons la réparation et ,nous repartons finalement que pour quelques mètres. Nous arrivons à Arkhet Bazar. Philippe visite une chambre et nous dit qu'elle n'est pas top... Nous lui faisons confiance, cela nous laisse en plus une opportunité de démarrer le trek, nous la saisissons. Avant de partir, nous faisons un petit arrêt nettoyage, un des pots de confiture de Philippe s'est cassé dans son sac. Très sympa... Nous nous engouffrons dans la vallée et déjà les paysages sont magnifiques : superbe rivière, la Budhi Gandaki et des montagnes tout autour avec de belles rizières en terrasses. Ça promet. Nous marchons environ 1h30 à travers quelques villages croisant quelques chevaux et porteurs.

Il n'y a ni routes ni aérodrome dans cette vallée. Tout le matériel, vivres sont transportés à dos de porteurs ou d'ânes. Nous arrivons à Soti Khola à la tombée de la nuit. Nous sommes dans une guesthouse sommaire mais propre. Il y a des fenêtres sans rideaux donnant sur le couloir, nous demandons à Karpu s'il est possible de trouver une solution et ni une ni deux des rideaux sont installés aux fenêtres. Nous dinons vers 20h30.

05 octobre : Soti Khola (700m) – Khorlabeshi (970m)

Lever 6h15,  petit déjeuner vers 6h30 – 7h. Nous commençons la journée à 7h45. Il fait un temps radieux. Au programme de cette belle journée, traversée de villages, magnifiques rizières en terrasses, cascades superbes, ponts suspendus, tout cela en suivant le cours de la rivière tantôt en grimpant tantôt en descendant tantôt sur du plat. Nous apercevons même le Shringi Himal enneigé (7161m). Nous faisons un petit arrêt thé à Kapubesi vers 10h30 et continuons notre chemin. Parfois le chemin se résume à une arête à flanc de paroi où nous devons jongler pour éviter les chevaux. Vers 12h30, nous sommes au bord de la Budhi Gandaki et déjeunons un Dal Bhat à Kanibesi. Dans l'après midi, nous marchons environ 2h30 pour rejoindre Khorlabesi. En arrivant vers le village, nous tombons sur un champ de weed, c'est fou. Nous sommes logés dans une petite guesthouse et dinons copieusement.

 

06 octobre : Khorlabeshi – Jagat (1370m)

Départ vers 7h45, une heure plus tard nous arrivons à Tatopani où les sources chaudes permettent à Karpu, Sandou et Karma de se « rafraichir ». Avec Philippe, nous continuons. Les paysages sont de même nature que ceux de la veille et nous offrent le même émerveillement. De nombreuses cascades magnifiques, de très beaux papillons sur le chemin... Karpu nous rejoint et nous propose un atelier particulier : fabrication de résine de canabis.

Yoann se prend au jeu et en confectionne avec Karpu. Ils restent à la traine. Tout le monde du coup marche à un rythme différent. Nous nous arrêtons à un village. Philippe est plus loin. Yoann et Karpu y terminent la confection. Le résultat est impressionnant. Nous retrouvons Philippe à Yaruphant et nous arrêtons pour déjeuner un Dal Bhat. Les enfants de la maison sont magnifiques. Ils nous offrent des magnifiques sourires qui nous touchent.

Nous continuons le chemin dans la vallée, passons par un passage scabreux avec une échelle croisant des vaches, des ânes dans des chemins escarpés. Nous arrivons vers 15h30 à Jagat et nous posons tranquillement dans ce petit village. Philippe sort le cognac que nous dégustons avec toute l'équipe. Entre temps, des groupes de campeurs s'installent. Ceci trouble un peu la quiétude de l'endroit. Nous aurions du écouter Karpu qui nous conseillait d'aller dans le vieux village de Jagat. Nous dinons assez tôt.

07 octobre : Jagat - Philim (1570m)

Aujourd'hui nous faisons une courte journée de marche. Nous partons vers 8h, en arrivant au vieux Jagat, Karpu passe enregistrer nos permis. Problème, ils ne retrouvent pas nos numéros ( Karpu n'a pas les originaux, problème d'électricité à Kathmandu lors de la demande des permis). Du coup, il doit rester pour joindre Christophe et obtenir qu'il faxe nos permis... Nous partons donc avec Yoann. A peine sortis du village, les paysages nous offrent une vue extraordinaire, deux torrents se rejoignent. Nous traversons un nouveau pont suspendu et découvrons deux splendides cascades. Nous continuons sur une arête étroite et essayons de jongler en évitant les ânes mais également quelques touristes sur le passage (les fameux groupes de campeurs). Nous arrivons vers 10h à Philim et retrouvons Philippe, Sandou et Karma ainsi que les groupes de la veille à Jagat... Nous attendons patiemment Karpu qui nous rejoint 30 minutes plus tard. Le problème des permis semble résolu. Les groupes partent et nous restons posés à Philim à la Mala guesthouse. Nous en profitons pour faire une petite lessive et pour prendre une douche gelée. Nous déjeunons comme chaque midi un Dal Bhat particulièrement bon. Les pommes de terre accompagnant le Dal Bhat nous font penser à celle de ma maman...:-) (le chili en moins). Nous nous accordons une petite sieste et partons ensuite visiter un monastère dans les hauteurs. Karpu nous propose un raccourci que Philippe ne préfère pas prendre... Nous voici à travers champs, un homme de le prendre en photos avec ses vaches puis avec une femme. Cette femme est vraiment belle, elle a une timidité touchante.  

Pendant ce temps, Philippe se perd...:-) Il faut toujours écouter les locaux... Il Finit par nous retrouver. Nous visitons le monastère et redescendons au village. Nous dinons. Le soir, une équipe d'une quinzaine de sherpas et un anglais arrivent. Ils rentrent du sommet du Manaslu et semblent être très heureux. L'un d'entre eux met de la musique, ils se mettent tous à danser. Je pars à la rencontre de l'anglais Phil qui m'en apprend un peu plus. Il a sa boite Altitude junkies et tous ces hommes travaillent avec lui. Il a gravi 10 fois l'Everest, 5 fois le Manaslu... Il monte toujours avec ses clients. Lorsque je lui parle de l'avalanche (qui a couté la vie à des compatriotes deux semaines auparavant), il me dit qu'il a été pris dedans avec des membres de son équipe. Deux très bons amis à lui sont décédés dont un français. Il m'explique qu'après l'avalanche, ils sont retournés au camp de base et sont retournés faire l'ascension. C'est fou, il raconte tout cela avec énormément de détachement (pas au sens péjoratif du terme), il précise qu'il s'agit des risques de cette passion... Dans quelques semaines, ils partent pour l'ascension du Ganesh I depuis le Népal et notamment la vallée de la Tsum, ce qui serait une première. Nous comprenons mieux l'euphorie de ces hommes qui sont heureux d'être toujours en vie. Cette rencontre est à la fois passionnante, impressionnante et troublante. Certains hommes semblent être surhumains...

08 octobre : Philim – Chumling (2486m)

Nous quittons Philim de bonne heure (vers 7h). Le sentier débute par un chemin assez plat le long de la montagne. Petit à petit nous voyons l'entrée de la vallée de la Tsum se dessiner. Les paysages changent, c'est toujours vert mais les prairies laissent place aux conifères, le vent chaud se transforme en vent frais et surtout les hauts sommets enneigés se font de plus en plus présent. Nous arrivons au croisement entre le trek du tour du Manaslu et l'entrée de la vallée de la Tsum.  

Nous retrouverons le Manaslu dans une semaine et empruntons le sentier vers la Tsum. Le chemin grimpe bien. Heureusement tout le trajet est ombragé. Nous arrivons à Lokpa (2240m) vers 10h. Karpu nous demande si nous souhaitons déjeuner. Nous préférons continuer. C'est parti pour 3h de montées et descentes qui tantôt nous mènent dans les hauteurs de ces montagnes tantôt nous ramènent au pied du torrent impétueux. En cours de route, Karpu nous fait gouter des fruits locaux « bulna » que nous trouvons amers. Nous ne croisons personne, ni porteur qui se font de plus en plus rares ni touristes. Arrivés à Chumling, nous arrivons à une guesthouse, quelques personnes sont là. Nous partageons notre chambre avec Philippe. Puis des groupes de campeurs débarquent et transforment le village en camping géant. Nous sommes exténués par ces 7h de marche et avalons notre Dal Bhat. Nous partons nous balader un peu et nous amusons à faire une vidéo pour l'anniversaire de Lili que nous pouvons pas contacter aujourd'hui... Soirée tranquille.

09 octobre : Chumling – Leru (3300m)

Lever 6h, nous partons vers 7h15. Nous passons un nouveau pont suspendu sur une belle gorge. Encore de nombreux beaux paysages, je commence à être à court de superlatifs... Après les nombreuses forêts de conifères, les paysages deviennent de plus en plus minéraux. Nous croisons de nombreux chortens (monument bouddhiste, sorte de stuppas) qu'il est impératif de contourner par la gauche.

Malgré un chemin plus agréable que la veille, l'ascension est plus pénible car nous sommes en plein cagnard.  Nous croisons peu de mondes, la vallée de la Tsum est plus sauvage. Nous avons une superbe vue sur les Ganesh. Nous croisons de rares maisons avant d'arrivée à Chekampar, lieu de vérification de nos permis. Nous restons déjeuner chez l'habitant. Famille très accueillante et souriante. Ils nous préparent un traditionnel Dal Bhat délicieux. Nous passons un agréable moment. Nous repartons doucement vers Leru où nous dormons chez une famille dont nous avions croisé le père à Jagat. Être accueillis par des locaux est une superbe expérience. Nous sentons une proximité avec le Tibet. Les populations changent (tous sont tibétains), et l'alimentation aussi. Un thé tibétain (salé) nous est offert et au programme du diner « Tanduk », soupe traditionnelle tibétaine. La famille se plie en 4 pour nous accueillir, ils nous apportent des couvertures pour nous mettre au chaud, il faut dire qu'il commence à bien faire froid. La doudoune fait d'ailleurs ca première sortie après 3mois de voyages...:-) Ils nous servent du raksi : alcool tibétain avec des morceaux de fromages de yaks à l'intérieur.  Ce n'est pas tout à fait à notre goût. Philippe fait tourner à son tour le cognac. Ils sont d'une gentillesse incroyable. Le verre à peine entamé et quelqu'un vient le remplir à nouveau. La soupe nous est servi. Les garçons se régalent. En dessert, nous dégustons une pomme. A la fin du repas, le père de famille se met à danser et chanter. Il revêtit même une tenue traditionnelle tibétaine.

Au moment du coucher : partage des lieux. Philippe souhaite dormir dehors et nous dormons dans la pièce principale avec Karpu, Sandou et Karma.

10 octobre : Leru – Mu Gompa(3700m)

Lever vers 6h, le fils de la famille nous prépare des chapatis (pain népalais rond)... La maman nous sert du bon thé noir. Nous agrémentons nos chapatis de confiture.. Ils nous proposent également des petits beignets de pomme de terre et du fromage de yak pour gouter. Nous nous régalons. Nous quittons cette gentille famille vers 8h. Nous ne sommes pas très efficaces ce matin, pourtant le chemin est facile. Cela commence par Yoann et moi qui, trainant pour prendre des photos, nous trompons de bifurcation et nous retrouvons dans un champs. Puis en arrivant au village de Burji, nous trainons à nous décider à aller à la grotte où le yogi Milarepa venait méditer au Xième siècle. Finalement, nous n'y allons pas puis je traine avec Philippe pour prendre des photos... Il faut dire que les paysages sont extraordinaires : montagnes dont certaines sont enneigées, petits villages à flanc de falaise, le tout bercé par la rivière...

Arrivés au village de Chhule, Philippe reste boire un thé avec Karpu et Karma tandis que nous continuons notre route avec Sandou. Le chemin est particulièrement agréable, en légère montée au nord de la rivière. Nous arrivons au pied du monastère à Mu Gompa et attendons les autres. S'en suit une montée assez raide vers le monastère que nous atteignons à 13h. Karpu nous propose une chambre avec Philippe, la vue depuis la chambre est fort sympathique. Nous nous installons et allons déguster le traditionnel Dal Bhat vers 14h. Tout de suite après le repas nous attaquons une «petite » marche digestive d'acclimatation.  Nous en bavons, le souffle est plus difficile à trouver et la montée est très très raide. Après 1h, 1h30,  nous arrivons à des chortens où nous nous arrêtons quelques instants. Nous nous rendons ensuite au monastère de nonnes. Nous sommes accueillis chaleureusement par le lama et les nonnes. Ils nous convient à leur prière et nous offrent thé et gâteaux.

Nous passons un très bon moment leur compagnie. Nous rentrons au monastère et dinons un bon Dal Bhat...

11 octobre :  Mu Gompa – journée d'excursion...

Lever 6h, nous petit déjeunons du muesli avec du lait chaud... épicé... Karpu a préparé des chapatis pour le déjeuner. Aujourd'hui, nous devons faire une excursion à la frontière tibétaine au col Ngula Dojyang Bhanhyang à 5093m. Les chevaux ne sont toujours pas là. Karpu est inquiet. Ils arrivent finalement à 7h30. Il est trop tard pour attaquer l'excursion que nous repoussons au lendemain. Nous décidons de faire une marche afin de garder la forme et décidons d'emprunter le chemin vers un autre col qui a une partie commune avec celui que nous devrons prendre à cheval. Une chose est sure c'est que nous ne serons pas toujours dessus, le chemin est parfois si escarpé qu'il y a à peine la place pour 1 chaussure.

Nous traversons le torrent et après une montée bien raide nous arrivons sur un plateau superbe. Une marmotte s'invite à notre marche.

Et là, nous croisons un groupe de népalais campant avec un italien. L'italien nous explique qu'il est avec un étudiant népalais qui fait une thèse sur les léopards et leurs habitudes alimentaires. Il s'avère que cet étudiant prétend faire partie du Manaslu Conservation area MCA et demande à Karpu nos permis. Il ne les a pas (nous sommes tous partis légers). Nous ne pouvons donc pas continuer notre chemin, mais un doute nous assaille tous car ce soit disant membre de la MCA dit que sur notre permis doit être inscrit le nom du col. Nous rentrons au monastère et vérifions nos permis. Le nom du col n'est pas inscrit mais en les analysant, nous ne voyons vraiment pas ce qui nous empêcherait d'y aller. Nous nous demandons même si ces personnes ne font pas tout pour qu'aucun touriste ne passe afin de pouvoir être tranquilles pour leur étude. Dans le doute et sans aucun moyen de contacter Christophe ou la MCA (pas de téléphone ni d'électricité au monastère), nous préférons annuler pour le lendemain. Nous passons l'après midi à bouquiner, siester, il fait un vent à décorner les yaks;-). Vraiment trop fort pour mettre un nez dehors. Nous sortons uniquement vers 18h30 pour diner le classique Dal Bhat de nos « spice monks » Ils mettent du chili partout, même dans le lait de ce matin... Nous croisons deux allemands qui semblent être au courant pour l'histoire du permis, il faudra tirer tout ça au clair avec Christophe à notre retour à Kathmandu. En attendant le trek continue...

12 octobre :  Mu Gompa – Domje (2460m)

Lever 6h20, nous rangeons toutes nos affaires. Nous allons au petit dej. Karpu a préparé des macaronis, épicées... C'est un peu raide le matin. Avant de quitter le monastère, nous assistons à une prière (pusa). Les moines ont la gentillesse de nous offrir une étole afin de nous porter chance pour le trek. Merci « Tu Tché Tché ». Nous quittons ce magnifique endroit et entamons le chemin retour dans la vallée de la Tsum.

Le chemin jusque Nile et Chhule est assez facile, nous croisons beaucoup de troupeaux de yaks magnifiques.

Un peu avant d'arriver au Gompa de Rachen en face de Burji, nous passons devant une école, les enfants nous sautent dessus en nous demandant des stylos et des ballons. Malheureusement, nous n'avons pas de quoi les combler. Au moins 5 enfants s'accrochaient fermement à mon Tshirt. Sandou a du venir m'aider car ils ne voulaient pas me laisser... Philippe et le reste de l'équipe partent visiter le monastère, Yoann et moi les attendons dehors. Nous arrivons à Leru et retournons chez la famille chez qui nous avions dormi. Seule la mère est présente. Elle est radieuse, son sourire est d'une beauté magnifique. Il se dégage une telle beauté intérieure de cette femme (comme de beaucoup de népalais d'ailleurs, ce sentiment est difficile à décrire mais nous sommes assez unanimes). Elle a la gentillesse de nous préparer un Dal Bhat. En montant dans la maison nous entendons des bruits de bébé. En effet, dans un coin du balcon se tient un magnifique poupon. Nous le prenons et restons avec lui un moment. Nous aidons en cuisine pour la préparation du Dal Bhat puis nous nous posons au soleil.

Vers 14h30, nous dégustons ce délicieux Dal Bhat. Nous quittons à contrecœur cette si belle femme. Elle nous offre une étole pour nous porter chance. Nous quittons par la même occasion la Haute Tsum avec ses paysages minéraux et retrouvons une végétation remarquable des 2000 – 3000m. On ne s'y fait pas de se retrouver au milieu de champs d'herbes magiques...:-). Nous nous rendons à Chekampar et décidons de ne pas y rester pour la nuit et de continuer un peu. Karpu nous « vend » une heure de trajet pour aller dormir chez une nonne de l'école d'Amshi (docteur en médecine tibétaine). Nous entamons la descente dans une forêt de pins. Nous bifurquons ensuite du sentier principal et arrivons chez les nonnes à Dumje 2h plus tard, soit vers 18h. Nous sommes fatigués mais l'endroit semble superbe, et oui la nuit est déjà tombée. Nous croisons les « baby » nonnes (entre 8 et 14 ans) qui semblent très curieuses de notre présence. Nous dinons un bon Dal Bhat préparé par Karma. Nous sommes au lit vers 21h.

13 octobre :  Domje – Lokpa (2240m)

Réveil par la prière des baby nonnes à 4h30. Elles semblent être encore dans leurs chambres. Vers 5h, commence une nouvelle prière avec accompagnement musical (trompettes, tambour...). Cela ne nous empêche pas de nous rendormir avec Yoann jusque 7h15. Nous petit déjeunons de délicieux chapatis encore chauds avec de la confiture. La veille Karpu a une excellente illumination sur les photos que nous avait donné Christophe (photos prises par d'autres touristes et que nous devions donner, nous n'avions pas trouver le lieu), il s'agit bien de cet endroit. Nous passons en salle de cours et distribuons les photos à chacune des babys nonnes. Quelle joie de voir leur bonheur dans leurs regards. Nous prenons de nouvelles  photos dans la salle de classe. La lumière n'est pas super bonne. Nous demandons l'autorisation que les filles sortent de classe. Leur « prof » accepte. Commence à l'extérieur une super séance photo. Nous prenons d'abord des photos « sages » de la classe puis une par une mais c'était sans compter le coté polisson de certaines qui s'amusent à poser dans des lieux différents. Les filles sont trop rigolotes. Elles prennent Yoann comme modèle masculin et posent avec lui. Elles s'intéressent ensuite à mes cheveux et mon bonnet, elles me recoiffent , c'est drôle de sentir une dizaine de petites mains sur sa tête. Nous passons un super moment.

Il est temps de les quitter, nous partons vers 9h direction Ripchet par un petit sentier. En chemin, nous voyons de superbes singes blancs avec une tête noire. Le village de Ripchet est mignon  mais la pauvreté est très marquée. Nous le traversons et commence une descente infernale pour rejoindre le sentier principal à la rivière Shiar Khola. Le chemin ressemble parfois à de simples éboulis, il est limite dangereux sur certains passages. Nous sommes contents d'atteindre le sentier principal (proche du pont qui permet d'atteindre Chumling). Nous attaquons 3h de montée/descente vers Lokpa, c'est éprouvant pour nos jambes. Nous l'avions fait à l'aller mais n'avions pas le souvenir que c'était si long.

Nous arrivons vers 14h à Lokpa, village somme toute pas top. Phiphi et Karpu nous rejoignent, nous décidons de nous y arrêter pour la nuit. Nous profitons du soleil pour nous laver au robinet du village. Yoann et moi commençons les premiers et restons habillés (ce qu'il faut...:-)). Phiphi ne s'encombre pas et se fout à poil en plein milieu du village. Sacré phiphi. Nous déjeunons vers 15h30, plus la peine de préciser le plat... nous passons l'après midi à jouer aux cartes. Vers 19h30, nous dinons et sommes contents de retrouver des protéines animales (œufs). Les habitants de la vallée de la Tsum ne mangent pas de viande, ils ont signé un traité de non violence à l'égard de toute vie il y a 90 ans...

14 octobre : Lokpa – Bihi Pedi (1190m)

Départ de Lokpa vers 8h. Nous attaquons la descente qui nous permet de rejoindre la Budhi Gandaki que nous traversons pour retrouver le trek du Manaslu. Le chemin est assez agréable en pente douce qu'elle soit positive ou négative. Toujours bercés par le bruit du torrent, le chemin suit son cours souvent protégés du soleil par la forêt. Nous arrivons à Dang vers 11h. Nous continuons notre route vers Bihi Pedi, la montée se fait plus raide et plus acrobatique : petite échelle le long de la paroi, descente le long du torrent et chemin à flanc de paroi.

Au cœur d'un petit torrent, nous voyons un moulin permettant de fabriquer de la farine de mais. Ça sent bon le pop corn. Nous arrivons rapidement à Bihi Pedi, qui ne consiste qu'en une maison où nous nous installons. Malgré les nuages typiques de l'après midi, nous faisons une petite lessive et nous lavons dehors. Nous restons posés toute l'après midi. Le soir nous dinons un magnifique Dal Bhat préparé par Karpu et jouons aux cartes avec Phiphi.

15 octobre : Bihi Pedi – Namrung (2540m)

Lever 6h30, nous avons déjeuné de délicieux Manaslu bread  (ressemble à un chapati frit = pain tibétain) accompagné de miel. Le temps de la mise en route nous partons vers 8h. Il fait froid et nos corps ont du mal à se réchauffer. La première partie du chemin est semblable à la fin de journée d'hier. Nous longeons la rivière le long de la vallée encaissée. Nous passons quelques petits hameaux et apercevons des sommets blancs. Nous arrivons à Gap et retrouvons des enfants en pleine cueillette de « Bulnas ».

Nous croisons sur notre chemin vaches, veaux... La vallée s'élargit et nous nous enfonçons dans une forêt qui pourrait  nous faire oublier que nous sommes au Népal. La pente est assez raide jusqu'au village de Namrung que nous atteignons à 12h30. Nous marchons à bonne allure et sommes contents d'arriver tôt à notre point final. Cela nous permet de vaquer à nos occupations...:) Nous déjeunons un... délicieux Dal Bhat et bullons toute l'après midi. Nous profitons de l'électricité pour recharger nos batteries et pour faire un peu de site.

16 octobre : Namrung – Sama (3520m)

Départ vers 7h30, nous empruntons un chemin bien dégagé, ça grimpe bien au soleil... Nous sommes toujours au bord de la rivière. Nous passons un pont suspendu et entamons une grosse montée jusqu'au village de Lihi. Le village est super mignon et nous avons une superbe vue sur les sommets enneigés de Simnang Himal. Nous traversons ce petit village et continuons notre chemin vers les villages de Sho et Lho d'où nous apercevons le géant Manaslu ainsi que le Naike Peak. Le ciel est encore bien dégagé.

Le village de Lho possède un superbe monastère « Ribung Gompa » perché sur une colline avec en toile de fond le Manaslu. Nous continuons à travers une superbe petite forêt où l'automne commence à se faire sentir, les mélèzes se parent de leurs manteaux jaunes orangés.

Nous croisons le chemin de vaches et de yaks qui s'écartent à notre passage. Nous arrivons à Shyala qui a des allures de village fantôme. Nous ne croisons aucun habitant à l'exception de ceux qui gèrent l'unique guesthouse du village. Nous la visitons et sommes un peu écœurés de l'état de propreté du lieu et pourtant nous ne sommes vraiment pas exigeants... Nous ne passerons pas la nuit ici. Pourtant le village a un super potentiel, il est entouré de montagnes, malheureusement il est 13h et les nuages ne nous permettent pas de profiter de la vue. Nous continuons notre chemin vers Sama. Sama se trouve au cœur d'une vallée, les paysages sont vraiment différents. Avant d'arriver au village il y a un espèce de plateau où se promènent chevaux et yaks. C'est très mignon. Nous apercevons au loin le glacier du Manaslu qui semble monstrueux. Nous traversons le village qui est assez grand. Et là, nous hallucinons mais tous les hotels sont complets, nous réussissons à obtenir une chambre très très rustique que nous partageons avec Philippe. Vers 15h nous avalons notre Dal Bhat et allons nous promener  dans le village. C'est vraiment très joli. Pourvu que demain, la vue se dégage...

17 octobre : Sama – journée d'acclimatation – excursion vers le monastère de Punggyen(3870m)

C'est la première fois depuis le début du trek que le temps est couvert le matin. Nous ne sommes pas optimistes pour le reste de la journée. Nous partons vers 7h45. Nous traversons le village de Sama et reprenons la direction de shyala. Nous prenons une bifurcation vers le monastère.

Le chemin est raide, nous sentons à nouveau les effets de l'altitude et nous essoufflons plus rapidement. Nous grimpons le long d'un torrent  et nous enfonçons dans une vallée. Nous arrivons à apercevoir entre deux nuages de magnifiques sommets enneigés. Nous continuons sur un haut plateau avant d'atteindre le monastère. Les moines ont le chic pour placer leurs monastères dans des endroits magnifiques et coupés de toute civilisation. En l'occurrence, personne y vit, ce monastère ne sert qu'aux prières et cérémonies du villages. Par beau temps, cela doit être impressionnant. Nous sentons la présence de montagnes tout autour . Malheureusement, nous ne verrons pas aujourd'hui le Manaslu. Nous nous posons au soleil une petite heure. Puis l'hiver s'abat sur nous,  il se met à neiger. Nous repartons frigorifiés. Nous ne prenons pas le même chemin qu'à l'aller, nous nous approchons de près du glacier du Manaslu qui est monstrueux (Punggen glacier). Nous le longeons puis nous allons au bord d'un petit lac vert émeraude « Green Lake » où nous déjeunons (entre temps il s'est arrêté de neiger).

Nous sommes super contents de cette journée de repos. Nous rentrons au village sous les coups de 14h30. Philippe nous raconte qu'il a rencontré des français au village qui lui ont annoncé 15jours de mauvais temps au Manaslu. Pourvu que ce soit une erreur... Avec ce temps maussade, il fait bon se mettre sous son duvet. Privés de Dal Bhat ce midi, nous nous rattrapons en prenant un Dal Bhat pour le diner. On va finir par ne plus pouvoir s'en passer.:-)

18 octobre : Sama - Samdo (3870m)

Réveil vers 6h30, le temps est radieux !!! Merci Dame Nature. Les sommets sont bien visibles, nous redécouvrons avec plaisir le géant Manaslu depuis l'arrière du lodge.

Ce matin nous sommes tranquilles. Karpu est parti aux aurores pour rejoindre notre destination pour la nuit afin de réserver une chambre. Il y a très peu de lodges à Samdo, mieux vaut être prudent. Il est top notre Karpu ! Du coup, nous petit déjeunons à 7h30 et partons faire un tour du village pour admirer le panorama exceptionnel qui s'offre à nous. De retour vers 9h, nous quittons Sama avec Philippe, Karma et Sandou. Nous nous enfonçons dans la vallée en suivant toujours la Budhi Gandaki. Nous sommes entourés de sommets (Pangbuche Himal, Naike Peak) avec d'impressionnants glaciers. Le chemin est paré d'arbustes et de conifères habillés de leurs plus belles robes d'automne. C'est magnifique. Le chemin est assez plat, cela nous permet d'y aller vraiment tranquilles. « Bistare bistare » comme diraient nos amis népalais. Nous profitons de ces paysages, nous ne nous en lassons pas.

Au bout de 3h et après un petit « coup de cul » comme dirait Philippe (petite grimpette raide), nous arrivons au village où nous retrouvons Karpu. Il nous propose une chambre mignonette que nous partageons avec Philippe. Vers 13h, nous déjeunons et faisons une petite sieste d'une heure avant d'attaquer la balade d'acclimatation. Ca grimpe sec, j'ai le sentiment que nous sommes des yaks tellement ça monte raide et qu'il n'y a pas réellement de chemin tracé. Autour des 4000m, nous faisons un arrêt de 30 minutes au soleil et à l'abri du vent glacial.

Nous redescendons par un autre flanc de la montagne. Nous nous retrouvons face à la montagne Samdo (6335m) avec son énorme glacier. Nous rencontrons chevaux et yaks qui se détendent dans la prairie. Nous rentrons vers 16h30 et nous posons à la chambre. C'est une bien belle journée qui s'achève, le plus dur reste à venir...

19 octobre : Samdo – Dharamsala (4460m)

De même qu'hier, Karpu est parti plus tôt en repérage  pour nous booker une chambre, il n'y a qu'un lodge à Dharamsala. Nous sommes de nouveau assez tranquilles. Nous nous levons vers 7h30 pour le petit déjeuner. Nous prenons notre temps. Il fait un temps exceptionnel, tous les sommets sont découverts. Nous attaquons la marche vers 8h45. Le chemin grimpe de façon assez progressive. C'est plus fatiguant qu'hier...:-). Nous sommes entourés de sommets et de glaciers. C'est magnifique.

Nous mettons 3h pour atteindre le camp pour la nuit. Ça fait vraiment ambiance refuge de montagne, rustique... Nous attaquons dans la foulée la marche d'acclimatation et montons environ 200 mètres. Il y a du vent qui nous glace. Nous profitons des rares accalmies pour nous réchauffer au soleil, ça fait du bien. Nous sommes de retour vers 13h30 et déjeunons notre Dal Bhat. Nous passons l'après midi dans le froid, gla gla gla. C'est normal nous nous rapprochons du col. Tomorrow is the big day (demain c'est le grand jour). Nous sortons diner vers 18h, il neige ! Espérons que cela ne dure pas... En effet, le temps du diner, les nuages se sont éclipsés pour laisser place à une belle nuit étoilée. Nous nous couchons vers 19h30.  

20 octobre : Dharamsala – Larkya La (5212m) - Bimthang (3600m)

Lever 3h30 après une nuit en pointillée. Le temps de préparer les affaires, nous démarrons vers 4h. Nous sommes ultra couverts pour affronter le froid : mérinos, polaire, Goretex, les doudounes sont dans nos sacs à dos au cas où...

Équipés de nos frontales, nous nous engageons sur le sentier, nous devinons  que nous longeons un glacier (Larkya glacier) sur notre gauche et qu'une montagne nous cerne sur la droite. Le soleil se réveillant timidement nous permet petit à petit de distinguer les formes. Nous apercevons un lac d'altitude sur fond de Larke Peak. Nous progressons à notre rythme coupé par les effets de l'altitude. Peu à peu les sommets deviennent de plus en plus visibles et le sentier composé de cailloux et de neige devient praticable sans frontale. C'est grandiose. Nous continuons sans relâche et atteignons le fameux col : le Larkya La à 7h30, soit 3h30 après être parti. Quel bonheur d'arriver enfin dans cet endroit magique baigné par les montagnes et les drapeaux de prières. Nous accrochons à notre tour nos drapeaux afin de « nous attirer  la bienveillance des déités protectrices de la vallée abordée ». Nous immortalisons l'instant et petit déjeunons.

Nous apprenons une nouvelle qui nous glace, un porteur vient de mourir sur le sentier où nous venons tout juste de passer (œdème pulmonaire ou crise cardiaque). Tous les porteurs ainsi que les randonneurs du groupe sont rappelés pour rentrer à Dharamsala. C'est terrible d'imaginer ce qui vient de se produire. Nous quittons le col tous un peu bouleversés parce qu'il vient de se passer. Nous continuons sur la moraine et entamons une descente périlleuse à pic, verglacée sur le démarrage et épuisante pour nos jambes. Nous découvrons les sommets de l'autre côté du col qui sont somptueux. La vue est splendide. C' est complètement fou de se retrouver au cœur d'une nature si sauvage et si préservée. Tous ces sommets autour de nous nous apportent l' immense joie de pouvoir vivre ces moments.

Nous continuons sur un chemin chaotique jusqu'au village de Bhimtang que nous atteignons à 12h30. La vue depuis ce minuscule village est extraordinaire : Larke Peak, antécime ouest du Manaslu, Phungi Himal. Nous nous installons dans un lodge tout neuf où nous avons le luxe d'avoir un petit bungalow rien que pour nous deux et miracle, une douche chaude. Nous déjeunons notre Dal Bhat, prenons une bonne douche bien méritée et nous reposons. Nous dinons vers 19h et nous couchons. Cette journée marquera ce trek pour beaucoup de raisons. Une pensée à ce porteur disparu alors qu'il servait des touristes comme nous, repose en paix.

21 octobre : Bimthang – Tilje (2300m)

Réveil dans les montagnes, les deux fenêtres de notre petit bungalow donne sur de magnifiques montagnes. Nous petit déjeunons vers 7h et quittons ce lieu fort sympathique vers 8h.

Au programme du jour : descente ! Nous entamons le « retour » vers les basses altitudes et nous apprêtons à quitter les hauts sommets enneigés. Pour autant nous quittons le village en suivant le glacier avec en face de nous un panorama extraordinaire. Le sentier passe ensuite par une magnifique forêt de conifères. Les couleurs sont superbes. De temps en temps, les arbres « se dégagent » et nous offrent de belles images des hauts sommets. La balade est très sympa malgré les genoux qui n'apprécient pas vraiment la descente caillouteuse.

Nous longeons une nouvelle rivière que nous « descendons » cette fois ci : Dudh Khola. Nous longeons par moment sa rive avec son sable blanc, ses rochers roses, sa couleur d'un bleu celeste (référence au Costa Rica;-)) et nous avons parfois le droit à un dernier regard sur les hauts sommets.

Nous arrivons au petit village de Goa où nous déjeunons. Cette fois ci nous avons bel et bien quitté les grandes dames blanches et retrouvons la verdure caractéristique des 2000/3000m. Nous arrivons au petit village de Tilje vers 15h30 et nous y arrêtons pour la nuit. Nous allons à l'Apple Garden guesthouse, le cadre est sympa mais les chambres sont bof bof. Nous avons le sentiment d'être dans un contenaire de bateau... Enfin... Nous profitons de l'électricité dans la salle à manger pour « travailler ». Comme un groupe de français est également là, les proprios nous font diner dans une chambre. La scène est assez insolite et drôle. Nos amis népalais ont disparu de la circulation, seraient ils avec des didis ???-) Nous jouons ensuite aux cartes avec Philippe. Il part en mission «commande du petit déj » et revient avec une pomme rouge offerte par le proprio de la guesthouse. Elle est délicieuse ! Nous terminons la soirée sur cette touche sucrée et fruitée fort agréable.

22 octobre : Tilje – Tamrang Gompa

Lever tranquilles vers 7h. Aujourd'hui, nous marchons peu. Nous petit déjeunons et nous achetons 2kg de pommes au proprio. Elles sont tellement bonnes et les fruits si rares que nous nous faisons une joie d'en manger. Nous partons vers 8h30/9h à la recherche du couvent bouddhiste Nyingma : Tamrang Gompa. Karpu ne sait pas où cela se trouve, nous partons donc en quête. Après quelques hésitations et après avoir demandé à quelques locaux, nous empruntons un minuscule sentier à travers la forêt et la végétation luxuriante. Le chemin est très sympa. Au bout d'une heure, nous arrivons au lieu dit.

Nous sommes surpris de tomber sur un groupe de français, le lieu est tellement paumé. En fait, le « patriarche » vit au Népal depuis 7 ans et fait découvrir à ses 2 filles et leurs compagnons des sites « locaux »... Nous partageons un moment avec eux puis ils partent.  Nous restons posés dans le monastère. Les nonnes nous proposent un café et nous servent un délicieux Dal Bhat. Nous sommes accueillis par Recchen Dolma. Pendant l'après midi, chacun vaque à ses occupations. Yoann bouquine, nos amis népalais partent se balader, phihi roupille, je pars faire des photos et sur le retour, j'aide Recchen à ramasser les mauvaises herbes. La barrière de la langue fait que c'est difficile de pouvoir plus échanger. En fin d'après midi, nous jouons aux cartes avec Karma. Recchen organise une prière (pusa) puis je pars en cuisine pour essayer à apprendre à faire le Dal Bhat. C'est compliqué, je ne connais pas le quart des épices utilisées. Sinon la confection est simple.

Avant le repas, Recchen nous propose un thé tibétain et nous dégustons ce délicieux Dal Bhat. Nous passons la soirée à discuter, Karpu assure la traduction... Cette pause hors du temps, hors du trek nous fait à tous du bien. Pour dormir, nous sommes tous installés dans le monastère  dans une agréable ambiance baigné sous la lumière des bougies.

23 octobre : Tamrang Gompa – Jagat (1300m)

Lever vers 6h, je pars en cuisine pour apprendre à faire les pains tibétains. Malheureusement, Recchen a déjà préparé la pâte. Tant pis, j'aide à préparer les pains en étalant la pâte et en la coupant. Nous petit déjeunons ces délicieux pains tibétains avec notre reste de fromage de yak, le reste d'alou de la veille et les pommes de Tilje. Il est malheureusement l'heure de quitter Recchen, nous lui laissons quelques pansements, bougies et Philippe lui donne des médicaments pour le mal de tête ainsi qu'un paquet de tang qui nous restait, Recchen nous offre une étole. Encore une magnifique rencontre de ce fabuleux trek au Népal. Nous partons direction Dharapani qui marque notre entrée sur le trek des annapurnas.

Depuis trois semaines, une route mène jusque Dharapani., ce qui est une bonne chose pour les villageois mais ce qui constitue un sacré point négatif pour les randonneurs...  Nous retrouvons donc quelques jeep (en nombre encore assez anecdotique, 2 ou 3 croisées dans la journée) et surtout beaucoup de touristes. Ce trek est très populaire. Nous essayons au max d'éviter la route et de prendre le chemin du trek (à certains endroits les deux sont confondus). C'est joli. Nous passons par Tal. Nous nous arrêtons déjeuner à Chyamche. Nous arrivons à Jagat vers 15h. Nous choisissons une guesthouse à la fin du village. Dans l'après midi, chacun vaque à ses occupations. Nous nous retrouvons vers 18h pour boire une bière de fin de trek.:-). Nous rencontrons un français Boris parti seul faire le tour des annapurnas. Nous passons une agréable soirée tous ensemble. Avant dernière nuit de cette incroyable aventure...

24 octobre : Jagat – Besishahar (760m)

Lever 7h, nous petit déjeunons dans la foulée. S'en suit une grosse discussion sur le programme de la journée. Nous les 3 frenchys souhaitons marcher au moins jusque Bhulbhule, soit environ 5h de marche et prendre ensuite la jeep pour Besishahar ( 10km entre ces deux villes qu'on nous a dit ne pas être intéressant). Le problème c'est qu'en ce moment c'est le festival « Dasai », fête hindouiste avec sacrifices d'animaux qui mobilise pas mal de monde. Karpu est inquiet au sujet de la réservation de nos billets pour Katmandu depuis Besishahar, apparemment il risque d'y avoir beaucoup de monde qui souhaite rentrer à Katmandu. Il nous propose un super compromis consistant à marcher tous ensemble jusque Syange (à 1h de marche de Jagat) et de mettre Sandou et Karma dans le bus pour Besishahar afin qu'ils réservent nos billets. Cool. Nous partons donc pour Syange, cette partie du trek se fait sur la route mais fort heureusement, nous ne croisons pas de voitures. Arrivés à Syange, cela se complique, il y a bien un bus mais le chauffeur refuse de partir si nous ne montons pas  ( car son bus n'est pas plein sans nous). Il est 10h, Sandou et Karma resterait immobiliser ici, le risque en plus pour nous de ne pas trouver ensuite de bus à Bhulbhule est également forte et il reste 6/7h de marche pour Besishahar. Nous décidons à contrecœur de prendre le bus.

Nous partons pour 3h de bus pour parcourir les 26kms qui nous séparent de Besishahar. La piste est très très mauvaise. Le trajet est superbe. La partie de trek entre Jagat et Bhulbhule est magnifique avec de très belles rizières en terrasse ainsi que de jolis petits villages. Le bus va tellement lentement qu'on peut bien en profiter. Ce qui nous rassure d'avoir pris le bus, c'est la présence de gros nuages gris et l'arrivée de la pluie pendant une bonne partie du trajet. Nous arrivons à Besishahar vers 13h. La ville est morte. Nous trouvons un hôtel miteux, nous sommes un peu dépités par l'endroit et par le temps maussade. Le comble est que le bureau de vente des billets de bus pour Katmandu est fermé. Dans l'après midi, nous partons chez le tailleur pour faire recoudre mon pantalon. Cela me coute 20 roupies soit 0,2€. Nous achetons du chocolat pour nous remettre du baume au cœur. Nous jouons aux cartes puis dinons vers 21h devant l'écran de télé qui retransmet soit la ligue des champions (Shaktar – Chelsea) soit un film de Bollywood époustouflant...:-) Le trek est bel et bien fini, nous revenons peu à peu dans une autre réalité. Demain, direction Katmandu.

25 octobre : Retour Kathmandu  

Nous petit déjeunons vers 7h30, Karpu n'a pas l'air affolé plus que ça en ce qui concerne nos billets pour le bus. A juste titre puisqu'à peine le petit déj englouti, un minibus s'arrête devant l'hôtel et accepte de nous prendre... Nous montons dans le minibus dans la rangée la plus « spacieuse ». En théorie, le minibus est prévu pour 14 personnes... En pratique, les rangées de 4 à l'arrière deviennent des rangées de 5 ou 6 personnes et notre rangée devient une rangée de 10 personnes au moment du pic d'affluence...:-) Nous mettons une éternité pour sortir des alentours de Besishahar, tout simplement car notre chauffeur s'arrête sans cesse pour prendre des personnes. A l'apogée du trajet, nous sommes environ 32/35 personnes dans le véhicule... Enfin... Le trajet est d'une pure beauté. En quittant Besishahar, nous avons une dernière vue sur les montagnes enneigées et sur les rizières en terrasse baignées par la rivière. Nous croisons également beaucoup de familles venues fêter « Dasaî » à la campagne... Nous faisons une pause déjeuner enfin, une pause Dal Bhat vers 12h, ça fait du bien de pouvoir se dégourdir les jambes. Nous repartons et arrivons à KTM vers 15h soit 6h30 après être parti. Nous quittons Karpu, Sandou et Karma. C'est une très belle rencontre qui touche à sa fin mais qui restera dans les mémoires. Nous prenons le taxi avec Philippe direction notre guesthouse. Arrivés à la guesthouse, nous profitons pour nous reconnecter et pour préparer notre proche départ... Je pars à Thamel pour faire développer quelques photos des personnes rencontrées au cours du trek afin de les remettre à Christophe pour qu'elles soit distribuées par de futurs randonneurs. Ce concept est vraiment super ! Je rentre et nous partons diner avec Yoann et Philippe dans un resto où nous avons attendu quasi 2h pour être servi...Avec le Dasai, beaucoup de restos sont fermés et beaucoup de cuisiniers ne travaillent pas. Nous rentrons vers 22h30...

 

  • 26 octobre : Kathmandu, suite et fin...

 

Nous partons vers 8h pour visiter Durbar Square, place fameuse pour ses temples...

Philippe connaît un chemin pour éviter la taxe d'entrée pour le quartier. Certains diront que ce n'est pas bien mais franchement faire payer des touristes pour passer dans 2 ou 3 rues de la capitale, personnellement me choque un peu surtout quand les sommes en jeu sont prohibitives. Nous voilà donc partis avec Phiphi par de petites ruelles... La place grouille de népalais, de petits marchands de rue, et de temples. Il y a une atmosphère particulière. Nous restons sur place environ 1h30. Nous retournons sur Thamel, je fais un peu de shopping et craque sur deux pantalons...:). Nous rentrons déjeuner à l'hôtel. Dans l'après midi, je pars récupérer les photos et me balade un peu dans les rues. Je trouve cette ville super agréable, ça donne vraiment envie de revenir et de rester plus de temps pour s'imprégner de cette ambiance envoutante... Je rentre  à l'hôtel, nous préparons nos affaires. Ce soir, nous dinons avec Christophe et Philippe pour notre dernière soirée au Népal... Demain direction l'Australie ! Enfin, direction Bombay puis Singapour puis Perth...:-)

Namaste !



Retour d'expérience :

Trek exceptionnel, des paysages variés à couper le souffle au sens propre comme au sens figuré. Une population accueillante et attachante qui dégage une beauté intérieure sublime. De magnifiques rencontres hors du temps lors de nos passages chez l'habitant et dans le monastère. Expérience inoubliable dans ce pays incroyable.

 

En ce qui concerne le tourisme pour le tour du Manaslu et la Tsum : tourisme en voie d'augmentation, nous sommes loin de l'isolement. Nous avons peu croisés de touristes comme nous en individuel que nous voyions d'ailleurs essentiellement dans les guesthouses ou dans le monastère à Mu Gompa. En revanche, il nous est arrivé 2 ou 3 fois de croiser des groupes d'une vingtaine de personnes et là c'est plus embêtant, car non seulement ils sont nombreux mais en plus étant donné la faiblesse des infrastructures hôtelières, ils campent et tout leur matériel est transporté par une quinzaine d'ânes.

 

En ce qui concerne Azimut Nepal :

  • agence sérieuse, bon accueil de Christophe
  • Guide génial 
  • porteur très sympa
  • Sur les options, nous déconseillons de prendre le supplément alimentaire. C'est très cher par rapport au contenu. Pour plus de 3000 roupies, nous aurions pu nous acheter beaucoup plus de choses à manger et choisir vraiment que des choses qui nous font plaisir. Philippe a par exemple ramené des fruits secs de France. C'est une super idée. Pour ceux venant directement de France, ramenez de là bas.